Comment adopter des habitudes de vie saines ?
Par Sydney
On le sait, prendre des décisions en faveur de notre santé n’est pas toujours aisé ! On a pourtant conscience que les bienfaits nutritifs d’une salade sont supérieurs à ceux des frites. Tout comme on a conscience de devoir intégrer la pratique d’une activité physique à notre routine… Mais quand le réveil sonne à 5h30, on préfère largement rester sous la couette plutôt que d’enfiler ses baskets pour se lancer dans une course à pied de 5 kilomètres sous la pluie (c’est également mon cas !).
Ne pas être capable de prendre des décisions qui nous soient favorables en permanence est normal, que ce soit conscient ou non ! En tant qu’humains, certains biais cognitifs peuvent nous empêcher de suivre la voie la plus adaptée pour atteindre nos objectifs.
Quand les biais cognitifs entravent l’adoption d’habitudes de vie saines
Prévoir ce que l’on ressentira lors d’un événement à venir et conscientiser ces émotions futures dans le moment présent n’est pas évident. Ce biais cognitif se nomme « affective forecasting bias » en anglais. « Affective » car il se rapporte à nos émotions : c’est terriblement difficile d’anticiper l’état physique et psychologique dans lequel on se trouvera alors au moment où on prévoit un projet ou une activité. Et d’autant plus si l’événement est planifié plusieurs jours en avance.
L’étude de ce biais s’inscrit dans le domaine de recherche du jugement et de la prise de décision qui mêle à la fois sciences sociales, économie et psychologie.
Il s’intéresse à plusieurs aspects de la vie : la gestion de l’argent, le choix du partenaire, le profil de carrière idéale et, bien sûr, la mise en place d’habitudes bénéfiques, comme le choix d’une alimentation saine et la pratique d’une activité physique régulière. Liée à la pratique du yoga, la science des habitudes est fascinante et mérite un peu plus d’explications…
Les petits hacks de la psy pour des habitudes de vie saines
Le temptation bundling comme moteur de motivation
Grâce aux études menées dans le cadre de leurs recherches « Behavior Change for Good Initiative », Katherine Milkman et Angela Duckworth proposent une nouvelle manière de concevoir la prise de décision. Elles ont créé le concept de « temptation bundling » soit « le groupement de tentations » (mais c’est un peu moins mélodieux en français…). En résumé, l’idée est de ne pas faire ce qu’on veut tant que l’on n’a pas fait ce qu’on doit faire.
Le temptation bundling peut être utilisé comme moteur de motivation. Selon ce principe, l’activité « qu’on veut faire », ex : s’autoriser à enchaîner des épisodes de la série Le Jeu de la Dame confortablement assis·e sur son canapé, ne peut être validée qu’après la réalisation de l’activité « qu’on doit faire », ex : sa séance de sport. On peut l’utiliser dans plusieurs domaines de la vie, pas seulement pour l’activité physique ! Typiquement, si j’arrive à épargner un certain montant ce mois-ci, j’aurai droit à une soirée spectacle à l’Improvidence ou à un resto au Bouillon Paradis.
Les premiers retours sur leurs recherches suggèrent 3 caractéristiques à développer pour améliorer sa capacité à prendre des décisions bénéfiques pour sa vie et sa santé :
- Conserver son objectif en tête pour rester « future minded »
- Être conscient·e et « aware » de soi-même (et oui la méditation aide !)
- Prendre du plaisir dans le processus : rester présent·e et profiter des challenges réussis
Cette approche semble particulièrement significative au début d’une période : début d’année, début du mois, début de la semaine… Pour faire un parallèle, nous sommes convaincu·e·s que le yoga est une activité bénéfique – comme tout exercice physique et mental. Ce serait donc dommage de ne le pratiquer qu’au mois de janvier !
Lutter contre le biais d’optimisme en donnant du temps au changement
Nous sommes souvent victimes d’un autre biais cognitif. Il peut nous faire abandonner des projets, comme un régime ou un programme d’activité physique… C’est le biais d’optimisme ! Son nom est un peu fallacieux : c’est le biais des attentes non-atteignables et des espoirs irréels.
Scénario : on commence une nouvelle activité, disons du sport matinal, avec de bonnes intentions mais des objectifs irréels (ex : perdre 5 kilos ou préparer un triathlon Ironman en un mois). On se fixe un délai trop court pour atteindre l’objectif et finalement, on est déçu·e de ne pas y arriver. On arrête tout et on se retrouve sur le canapé devant Squid Game, notre nouvelle série préférée… Petite digression sur la qualification de l’objectif : il doit être SMART, l’acronyme de Spécifique, Mesurable, Atteignable, Réaliste et Temporel.
Pour mieux gérer ses attentes et ses espoirs, il est nécessaire d’accepter de donner du temps au changement. Modifier ses habitudes nécessite de la patience, surtout lorsqu’elles sont profondément ancrées dans notre mode de vie. Pour y arriver, on se focalise sur les petites améliorations et on procède par paliers. On apprend à apprécier une réussite, même modeste, pour mieux se projeter dans la prochaine étape.
Si vous souhaitez débuter un programme de bien-être, raisonnez sur le long terme et soyez indulgent·e envers vous-mêmes !